Les
dangers du chemin de Compostelle que vous devez connaître
(amareo)
https://www.amareo.com/dangers-chemin-compostelle
Le
pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle bénéficie
d’une réputation internationale. Créé au IXème siècle,
ce long périple s’étend sur environ 1500 km, à destination
de Santiago de Compostela, et les différentes routes
y menant se rejoignent sur le "camino francés",
à Saint-Jean-Pied-de-Port (64). Si cet itinéraire est
connu pour l’atmosphère conviviale qui y règne et les
rencontres qu’il favorise, certaines voix s’élèvent
néanmoins pour dénoncer ses dangers. Le Chemin de Compostelle
est-il semé d'embûches ?
Le
Chemin de Compostelle : un parcours très fréquenté
Premier
itinéraire culturel d’Europe, l’affluence y est dense
et croissante d’année en année. Le chemin de Compostelle,
c’est plus de 200 000 pèlerins qui s’y donnent rendez-vous
tous les ans pour une longue procession religieuse :
historiquement, les catholiques croyants venaient se
recueillir sur les reliques de Saint-Jacques à la cathédrale
de Santiago de Compostela. Mais il est également fréquenté
par nombre de randonneurs sans aucune connotation spirituelle,
dans une volonté de se reconnecter à la nature ou avec
eux-mêmes, comme sur n’importe quel chemin de grande
randonnée.
Comme
avant toute randonnée, il est plus prudent de s’interroger
en amont sur les risques afférents à tel ou tel itinéraire.
Mieux vaut prévenir que de se retrouver en difficulté
au milieu de nulle part : une inquiétude somme toute
parfaitement saine et légitime. Réputé pour favoriser
les moments d’échange, de partage, de convivialité,
la réalité du chemin de Compostelle est-elle si rose
qu’il n’y paraît ? Le chemin de Compostelle est-il dangereux
?
Un
niveau technique sans complexité
Du
point de vue des passages délicats et de la difficulté
technique, vous n’avez rien à craindre du chemin de
Compostelle, qui est un petit joueur à côté de beaucoup
de GR faisant beaucoup moins de concessions …
Le
chemin est entièrement balisé. En cas de doute, faites
demi-tour, et revenez au dernier panneau rencontré.
Quoi qu’il en soit, le seul risque que vous prendrez
en vous trompant, c’est de perdre un peu de temps
Comme
sur n’importe quel chemin de randonnée, vous pouvez
faire une chute , avoir un accident, vous faire une
fracture, subir une insolation, être victime d’un orage.
Les préconisations élémentaires de sécurité y sont les
mêmes qu’ailleurs, ni plus ni moins.
Comme
partout, prenez garde en traversant les rares sections
de route que vous trouverez sur votre parcours. Marcher
sur le côté opposé au sens de la circulation afin de
voir arriver les véhicules, ne pas traverser dans un
virage, à la queue leu-leu si vous êtes en groupe, bref,
la base ! N’oubliez pas que le choix de l’équipement
est également une question de sécurité, concernant notamment
vos chaussures de randonnée
Quid
des attaques d’animaux ?
Comme
sur n’importe quel chemin de randonnée, bien sûr, personne
n’est 100% à l’abri d’être agressé par un chien qui
fait du zèle au détour d’une ferme, mais cela reste
néanmoins très rare, même si à l’origine, le célèbre
"bâton du pèlerin" avait pour objectif de
se protéger contre les attaques de canidés. Par ailleurs,
vous ne risquez strictement rien du côté des animaux
sauvages…
L’homme
est un loup pour l’homme : les agressions sur le Chemin
de Compostelle
Sans
surprise, l’homme est un loup pour l’homme, et c’est
plutôt de lui qu’il convient de se méfier ! Quelle que
soit votre destination, chacun sait que le risque zéro
n’existe pas. Le chemin de Compostelle n’échappe pas
à cette règle, et des cas d’agression y sont régulièrement
rapportés, ce qui vient ternir l'image paisible que
l'on s’en fait. Il est vrai qu’après plusieurs jours
de marche, le pèlerin solitaire est plus isolé et plus
vulnérable, et peut être la cible de personnes mal intentionnées,
en particulier la pèlerine.
Le
chemin de Compostelle : à éviter pour une femme seule
?
Des
actes d’agression, voire de viol y sont parfois commis,
comme le cas de cette pauvre sexagénaire parisienne,
alors qu’elle parcourait en 2012 le chemin de Compostelle,
non loin de Barcelonne-du-Gers, après avoir été prise
en auto-stop par un saisonnier portugais. Rappelons
que la pratique de l’auto-stop est fortement déconseillée,
chemin de Compostelle, ou pas.
Un
ressortissant pakistanais a été condamné à 10 ans de
prison en 2014 pour avoir violé, battu, et contraint
une randonneuse suédoise à pratiquer le sexe oral sur
le chemin de Compostelle, au Pays basque.
Un
meurtre atroce y a carrément été commis en 2015, dans
le nord de l’Espagne, sur la personne de Denise Thiem,
américaine d’origine asiatique, par un fermier espagnol,
Miguel Angel Muñoz Blas, qui l’avait détournée du sentier
en y plaçant de faux panneaux. Une affaire épouvantable
qui avait défrayé la chronique.
Une
journaliste, qui a parcouru les 1800 km séparant Paris
de Saint-Jacques-de-Compostelle entre 2016 et 2019,
a déploré de nombreux actes plus que déplaisants sur
son chemin… 3 mois de marche au cours desquels elle
a été interpellée, harcelée, agressée, elle a même croisé
la route d’un exhibitionniste répugnant qui s’est masturbé
devant elle. Une expérience pas très sereine, en particulier
sur le dernier tronçon de 700 km ! À 1000 lieues de
l’endroit "safe" qu’elle s’était imaginé.
Un
ouvrage érotique, écrit par Étienne Liebig, intitulé
"Comment draguer la catholique sur le chemin de
Compostelle", témoigne d’une culture sexiste qui
entoure cet itinéraire, qui nuit à la tranquillité des
femmes qui entreprennent de le parcourir seules, convaincues
d’y être en sécurité.
Des
cas de vols sont également régulièrement rapportés,
ce qui est un moindre mal, d’effets personnels ou d’argent.
Les
principes de précaution
Ne
tentez pas le diable: éviter de porter des bijoux, ou
d’emporter des objets de valeur. Appliquez les conseils
de prudence valables pour la vie de tous les jours,
en somme. Le fait de voyager à plusieurs est bien entendu
un moyen de protection efficace pour éviter toute agression;
si vous êtes avec un ami un peu costaud, c’est forcément
plus dissuasif qu’un petit bout de femme toute seule
! À défaut, emmenez votre chien, en fonction du gabarit
de l’animal, cela peut aider également.
Par
ailleurs, si vous êtes définitivement seul(e), vous
pourrez éventuellement faire de belles rencontres, tisser
des liens avec des personnes bienveillantes, et trouver
des compagnons de route qui chemineront avec vous.
Un
chemin réputé pour la solidarité et la sympathie
Ce
sont des actes sordides, voire atroces, certes, mais
isolés : plus de 200 000 pèlerins empruntent cet itinéraire
chaque année, heureusement sans encombre. Il n’y en
aurait eu qu’une vingtaine sur les dix dernières années,
dont la majorité sur la partie espagnole. Ouf !
Le
risque d’agression sur les zones les plus empruntées
reste faible, car dès la pleine saison, on y croise
toujours du monde. Il reste plus prudent, quoi qu’il
en soit, de rester sur le tracé, plus fréquenté. Des
milliers de femmes seules le parcourent chaque année
sans encombre, et heureusement. Vous serez amené à traverser
principalement des territoires de campagne, et, comment
dire, niveau insécurité, ce n’est pas l’Afghanistan
non plus !
D’une
manière générale, la bonne ambiance règne sur cet itinéraire,
marqué par une solidarité réputée entre pèlerins, que
ce soit de la part des autres randonneurs, des hébergeurs,
des professionnels, et des habitants que vous serez
amené à croiser sur votre route. La probabilité de croiser
une ribambelle de gens sympas est beaucoup plus importante!
Mais comme partout, vous n’êtes pas à l’abri de croiser
malencontreusement un dégénéré; rappelons que le monde
des bisounours n’existe pas… Être vigilant sans tomber
dans la paranoïa est donc l’attitude la plus raisonnable
à adopter.
À
retenir :
Le
Chemin de Compostelle est un itinéraire très réputé,
qui connaît chaque année une forte affluence. À la question
de savoir si le Chemin de Compostelle est dangereux,
la réponse ne peut être que nuancée. Comme partout,
le randonneur peut y être victime d’un accident ou d’une
agression, notamment pour les femmes l’empruntant seules.
Néanmoins, si l’on rapporte le nombre d’incidents au
nombre de pèlerins qui s’y rendent chaque année, la
probabilité de rencontrer des difficultés reste faible.
Les principes de précaution, de sécurité et de bon sens
valables pour la vie de tous les jours s’y appliquent,
sans tomber dans la psychose !
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